[Récit de navigation 3/3] – Cyrille Navet

Récit de navigation - Cyrille Navet

Cyrille est un navigateur normand de longue date 

« J’ai fait de la course pendant longtemps après avoir eu un chantier naval. J’ai aussi été marin-pêcheur et toujours attiré par la mer. Avant ça j’étais artiste peintre donc j’ai un parcours assez particulier. À l’époque on courait avec mon ami Furik, qui avait son équipe SOGEA, nous avons fait les premiers tours des ports de la Manche, que l’on organisait à l’époque, puisque j’étais vice-président du YC de Carentan. On organisait la course avec les 3 Yacht Club et depuis, nous sommes restés copain d’ailleurs. Nous avons su tisser des liens fort, entre ces trois clubs. 

J’ai toujours couru, et pendant très longtemps sur un bateau que je louais à Cherbourg, qui me servait aussi pour aller me balader avec la famille. »

Le projet

 « Il y a 4 ans maintenant, j’ai acheté un bateau, d’un ancien client de mon chantier naval – que je connaissais très bien puisque c’est moi qui l’ai refait en entier ! Je souhaitais rénover ce bateau et le préparer pour de futurs voyages. C’était un peu compliqué parce que nous étions en période de confinement, mais ce bateau nous l’avons préparé avec mes amis qui sont venus m’aider pour terminer le chantier. Au départ le projet était de partir uniquement l’été puis de faire les régates du club chaque mardi avec les copains… ce que j’ai fait pendant un petit moment sur le bateau de Gilles Mesnil à Cherbourg et à Granville lorsque je courais avec John Legallais, un “vieux de la vieille” qui coure aussi depuis très longtemps. 

Mais finalement, je n’avais pas envie de passer un deuxième hiver comme celui-ci à Cherbourg. C’est un concours de circonstances qui a fait que je souhaitais partir loin, l’épidémie de covid19 a été un élément déclencheur en 2020. »

Son périple

« Je suis partie d’abord avec un copain, puis en solo pour terminer jusqu’à Madère en direct avec beaucoup de vent. Le vent est monté jusqu’à 40 nœuds, donc des conditions sportives, j’en ai même cassé le pilote… Alors je suis resté 72h à la barre. C’était intense et assez fatigant. Une fois que les conditions se sont calmées, j’ai pu attacher la barre et réparer le pilote. Je suis resté comme ça jusqu’à Madère. Nous étions toujours en période de covid, alors une fois arrivée à destination,  je suis resté 5-6 jours au bout du ponton, le temps qu’ils fassent un test PCR etc. J’étais très fatigué, j’ai pu me reposer. Sur place, tout était fermé, même l’aéroport et c’était compliqué pour rentrer. Je suis donc resté toute l’année là-bas, dans la petite maison typique que je venais d’acheter. C’était dans mes projets d’avoir un petit pied terre à Madère pour y passer l’hiver, au final, je ne suis pas rentré.

Mon bateau est actuellement à Arrecife dans un chantier naval pour son entretien annuel. Pour la prochaine étape, nous prendrons la direction du Cap-Vert avec quelques améliorations du bateau. Nous resterons grenouiller dans l’archipel du Cap-Vert. Ensuite, nous partirons découvrir les Antilles à Marie Galante. L’objectif sera de profiter du bassin des Antilles pour aller se balader sur l’île aux vaches au Sud d’Haïti, c’est une petite île tranquille et après nous rentrerons par l’archipel des Açores pour un retour sur Cherbourg.

À la fin de ce périple, je souhaiterais vendre mon bateau pour en acheter un plus petit parce qu’il commence à être physique pour moi, c’est un 12m, c’est un bateau d’une génération ancienne avec un très grand génois de 55m2.