[Récit de navigation 1 /3] – Baptiste Bunel

Que diriez-vous d’un voyage du côté de la Nouvelle-Calédonie ? Baptiste Bunel – ou BUBU – est un ancien sportif du club, parti vivre à Nouméa. Aujourd’hui il vous raconte son parcours en tant qu’expatrié, toujours licencié au YCC ! 

Je m’appelle Baptiste Bunel, on me surnomme Bubu depuis des années au YCC

“Je m’appelle Baptiste Bunel, on me surnomme Bubu depuis des années au YCC. J’ai appris à naviguer à l’époque du lycée avec monsieur Éric Leroi, mon professeur de voile au lycée Tocqueville à Cherbourg. 

À ce moment, j’étais avec une bande d’amis qui faisait du bateau. Mais moi je n’y connaissais pas grand-chose. C’est là que j’ai embarqué avec eux. J’ai appris à naviguer sur le tas et je me suis retrouvé dans leur équipe qui tournait déjà bien. J’ai bien aimé, j’ai accroché et l’ambiance était vraiment sympa. Par la suite, j’ai poursuivi mon parcours scolaire à l’IUT de Cherbourg avec les mêmes personnes, c’est ainsi que l’on a monté un projet en class 8. On a participé 5 fois à l’emblématique course étudiante le Trophée de l’île Pelée – le championnat de France et d’Europe Universitaire de voile à Cherbourg, que nous avons remporté trois fois il me semble. Ensuite nous nous sommes fait contacter pour participer au Tour de France à la Voile, une super course. C’était une jolie expérience pour notre jeune équipage normand. »

Pourquoi ne pas prendre nos sacs à dos et partir à l’aventure ?

« Sur notre jeune équipage à l’époque, il y avait l’un de nos amis, Jean-Charles, qui partait vivre en Nouvelle-Calédonie. Il est parti en 2012 et cela semblait chouette ! 

Après nos études, mon ex-conjointe en avait marre du climat cherbourgeois et nous nous sommes dit : pourquoi ne pas prendre nos sacs à dos et partir à l’aventure ? C’est ainsi que nous avons pris la décision de partir vivre si loin de notre ville natale. Par la suite, la vie a suivi son cours, nous avons eu notre premier enfant, puis nous nous sommes séparés. »

Après 8 ans sans licence sportive, c’est avec grand plaisir que j’ai repris une licence au club

« Il y a un an, suite à un aller-retour en France, mon ami Joan [un cherbourgeois qui a lui aussi décidé de partir vivre en Nouvelle-Calédonie] m’a proposé de faire partie de son équipage. Après 8 ans sans licence sportive, c’est avec grand plaisir que j’ai repris une licence l’année dernière auprès du club qui m’a formé, le YCC. Le propriétaire du bateau en question, a vu que je naviguais un peu et il m’a donc proposé de me joindre à leur équipage pour la régate du week-end. On a fait la régate, que l’on a gagné. J’ai appris plus tard que cette régate était les Championnats de Nouvelle-Calédonie… Après cette belle expérience, le propriétaire m’a proposé de naviguer plus régulièrement à leurs côtés, notamment pour la Groupama Race, une course au large locale. Je me suis retrouvé embarqué sur ce super projet ! 

Nous naviguons sur un vieux bateau de 1973. Il est assez particulier et constituait le support le plus ancien de la flotte mais avec l’équipage qui a le meilleur palmarès en individuel 😉 Nous avions de belles choses à défendre ! Il y avait beaucoup de bateaux modernes avec des matériaux très innovants. Nous, nous arrivions avec notre vieux coucou qui était taillé pour la course il y a 50 ans. Il nous demande beaucoup d’énergie et de réglages mais c’est rigolo et c’est très satisfaisant 

« La course s’est super bien passée. Nous n’avons pas scoré comme on aurait du mais c’était un très beau match. Nous avons eu un peu toutes les conditions météo, le début était assez musclé. Nous avons pris au maximum 37 noeuds, avec des passages assez venteux sous Spi où nous avons bien glissé. Il y a deux/ trois bateaux autour de nous qui on fait de jolies figures. Nous avions un bateau qui était hyper marin donc c’était très agréable de naviguer sur ce support. Il allait un peu moins vite donc il fallait veiller dessus et le faire marcher correctement, mais c’était sympa et on s’en est bien sorti. 

La vie à bord c’était chouette aussi, on était 8 au total. On a réussi à tous vivre ensemble dans un espace restreint, on a pris notre rythme tranquillement en faisant nos quarts pendant les 5 jours de course. C’était une bonne expérience, vraiment ça sera à refaire. Nous terminons en 5ème position de la course, mais 15 heures avant l’arrivée nous étions encore premiers. Durant la dernière nuit, la météo n’était pas favorable pour nous, nous n’avions pas le même vent que les trois autres premiers et nous finissons derrière eux. Ensuite le vent a molli et a pris 40 degrés de droite. Après le vent est revenu par l’arrière et un petit bateau nous passe devant avec 1 minute 35 secondes en temps compensé, donc c’était la petite cerise sur le gâteau… Mais c’était vraiment chouette, moi j’étais de quart en même temps que Joan, on s’est pas mal retrouvé, on a bien fait fonctionner le bateau. Nous n’avons rien lâché pendant 5 jours on s’est battu et c’était génial. 

Vendredi soir, nous allons chez le propriétaire du bateau pour fêter la fin de la course avec les gens qui nous ont suivis, les médiamen etc… peut-être que nous allons monter d’autres projets par la suite, mais pour l’instant nous ne savons pas. On va faire une petite pause, puis nous reprendrons les entraînements. C’est sûr que cela donne envie de s’y remettre, c’est une sacrée drogue. »